Lecture analytique : Colonisation et nazisme, un rapprochement polémique






Texte 5 Colonisation et nazisme, un rapprochement polémique



(extrait 2 p.12-14)






I-                    Un discours convaincant
a)      La dimension orale du texte
- « il faudrait » : le texte débute par une phrase injonctive, l’attention du lecteur est captée
- « bah » l.27 : interjection familière
- phrases exclamatives
- Style direct : oralité + dynamisme
- pronom « on » : très fréquent à l’oral, remplace le nous
-« et alors, un beau jour » : l.21 : conte histoire racontée, capte attention lecteur
- emploi du présent de narration l.23-24 : impression de proximité lecteur/auteur
- décalage entre le conte et le nazisme
L’attention du lecteur est captée par l’expression très orale de Césaire mais aussi par le rythme très soutenu.

b)      Un rythme persuasif

- grande quantité d’anaphores : mettre en valeur les accusations faites à l’Europe.
- « à » associé à une idée de régression
- epiphore : accusation de la France
- «  de tout » associé a des actes barbares + souligne ampleur barbarie
- énumération ternaire « les arabes d’algérie …. Afrique » + jeu sur les sonorités -> rythme percutant qui met en valeur les peuples colonisés.
- beaucoup d’accumulation l.23 « les gestapos … discutent » -> traduit l’enchainement implacable de la montée du nazisme
Rythme et oralité sont important dans la stratégie argumentative pour mieux faire adhérer le lecteur ) sa thèse surprenante

II-                  Une thèse surprenante
a)      Le colonisateur malade

- métaphore filée qui fait du colonisateur un malade : champ lexical de la maladie
- « gangrène infection propagés cliniquement s’opérer s’installe s’étend »
- + qui : crée un parallélisme montrant l’évolution de cette maladie
- l.19-20 : « le progrès lent mais sur de l’ensauvagement du continent »  -> évoque l’opposition, la fatalité
- l.19 « le poison … Europe » : personnification + dé civilisation dont l’Europe est victime

b)      Le colonisateur décivilisé

- critique acerbe du colonisateur accentué par l’accumulation des verbes « déciviliser … dégrader renvoyé aux instincts enfouis » (l.1-5)
- « déciviliser »et  «  abrutir » en italique  + préfixe « de «  qui traduit une regression
- « abrutir » , « enfouis » : brute, animalité du colonisateur
- accumulation des défauts et des maux de la société européenne « convoitise violence haine raciale relativisme moral » : allitération et assonance en v, r, i et s
- rythme binaire + antithèse « un acquis une régression » : met en reliez le recul de la société européenne
- typographie, italique : mise en valeur du processus de dé civilisation et insiste sur l’animalité du colonisateur
Le terme « sauvage » évoque bien la violence du pamphlet.

III-                Une polémique très violente
a)      La violence des colonisateurs

- champ lexical de la violence omniprésent « tête coupée » « œil crevé » « violée supplicié torturé barbarie *3 tortionnaire »
- évocation d’images révoltantes « fillette violée » + registre pathétique qui accentue la culpabilité
- epiphore
- champ lexical de la justice reprit dans le mot crime qui est en italique et qui apparait 3 fois
L’attaque de Césaire repose sur la dénonciation de la violence et le champ lexical de la justice. Le terme « crime » n’est pas sans rappeler le crime contre l’humanité commis par les nazis.


b)      La violence des images utilisées par Césaire
- rapprochement entre la colonisation et le nazisme
- violence de l’attaque de Césaire : champ lexical du nazisme très présent (l.27-32-33-37) + prénom Hitler répété 5fois
-> occurrences qui réveillent des souvenirs cauchemardesques
- champ lexical du laisser faire « toléré ça passera on se tait supporter fermer l’œil »
- ambivalence entre victimes et coupables : « victimes » l.32, « subir » l.34 s’oppose à « complice » l.33 et « supporté »
- violence de l’ironie l.44 « très distingué … 20 siècle » : il se moque des valeurs bien pensantes + « un Hitler qui s’ignore »
- attaque finale : démonstration de l’inégalité de traitement entre l’attaque faite à l’homme blanc (nazisme) et celle faite à l’homme colonisé « le crime en soi …. Homme blanc »
Conclusion :
Texte d’une oralité singulière qui capte l’attention du lecteur pour lui donner à lire ce pamphlet très virulent contre l’Europe colonisatrice. Les images violentes et el rapprochement avec le traumatisme du nazisme interpellent le lecteur. La stratégie argumentative de Césaire repose à la fois sur la persuasion, l’art de convaincre et le démonstration terrifiante du lien entre colonisation et nazisme. C’est aussi une violente critique que l’on retrouve chez d’autres auteurs comme Prévert dans « étranges étrangers »